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Ce qui a été publié de Faust, n’est effectivement qu’une première partie du vaste drame, dont la vie de ce personnage, à partir de l’instant où il engage son ame, devait faire le sujet ; car, à la fin de la dernière scène, loin de l’emporter aux enfers en l’emmenant avec lui, le Diable l’arrache ainsi, au contraire, à la mort inévitable qu’il eût trouvée, s’il fût demeuré plus long-temps dans le cachot de Marguerite. Néanmoins comme, d’une part, en se décidant à continuer de vivre dans la compagnie de Méphistophélès, le docteur Faust consomme sa perdition; et que, de l’autre, après avoir inutilement attendu pendant quarante années la seconde partie de l’ouvrage, le public commençait à en désespérer absolument, nous allions effacer ce titre; quand, tout d’un coup, la publication de cette seconde partie nous fut annoncée par l’auteur lui-même: l’effacer malgré cela, c’eût été reculer devant l’espèce d’engagement qu’un tel titre nous faisait prendre, et que nous aimions à contracter, de donner, un jour, un pendant au présent volume; nous l’avons donc laissé subsister. Voici un extrait de la lettre que M. de Goethe nous fit l’honneur de nous adresser à ce sujet, le 4 avril 1827. Ayant, à cette époque, ouï dire qu’il se proposait de publier incessamment une scène, jusque-là inédite, de Faust, nous l’avions prié d’avoir la bonté de nous la communiquer, afin que nous pussions en joindre la traduction à celle du reste de l’ouvrage: [ Gräf Nr. 1474: « Dans ce moment , » nous répondit-il, « il ne sera rien ajouté à la première partie de Faust, que vous avez eu l’obligeance de traduire ; « elle restera absolument telle qu’elle est. Le nouveau drame que j’ai annoncé, sous le titre d’Hélène, est un intermède appartenant à la seconde partie; et cette seconde partie est complètement différente de la première, soit pour le plan, soit pour l’exécution, soit enfin pour le lieu de la scène, qui est placé dans des régions plus élevées. Elle n’est point encore terminée; et c’est comme échantillon seulement, que je publie l’intermède d’Hélène, lequel doit y entrer plus tard. La presque totalité de cet intermède est écrite en vers ïambiques , et autres vers employés par les anciens, dont il n’y a pas trace dans la première partie de Faust. Vous vous convaincrez vous-même , quand vous le lirez, qu’il ne peut en aucune façon se rattacher à la première partie, et que M. Motte nuirait au succès de sa publication, s’il voulait essayer de l’y joindre. Mais si, après l’avoir lu, vous le trouvez 146« assez de votre goût, pour avoir envie de le traduire; s’il inspire, en outre, quelque artiste, qui se sente le talent comme le désir d’en crayonner les diverses situations; et si, enfin, de son côté, M. Motte ne répugne pas à publier ce nouvel ouvrage: je vous garantis qu’il pourra se suffire à lui-même. Car, ainsi que je l’ai déjà dit, « et que vous le verrez bientôt par vos yeux, il forme un tout complet et a une étendue convenable ], etc. »